Il aura fallu 17 ans, de grévettes en grévettes, de « tourdion » en « tourdion », depuis la promulgation de la loi LRU (2007) sur l’autonomie des universités, pour que celles-ci soient livrées aux régions et au secteur privé, avec en prime, dans une pochette surprise, la promesse d’un changement radical des statuts des enseignants-chercheurs.
En effet, la dernière pièce du puzzle de « l’écosystème » universitaire vient de s’agréger ! L’ère du « faux » est remplacée par le « vrai », celui dicté par l’inventeur de la « Start up » France: « vraie » fonction de pilotage, « vrais » COMP (contrat état-établissement), vraie logique de délégation, « vrais » agents de financements, « vraies » universités autonomes, « vraie » autonomie, « vrais » contrats … laissant entendre dans les discours successifs du chef de l’état et de sa ministre ainsi que lors de la réunion du Conseil présidentiel de la Science, le 7 décembre 2023… que tout ce qui précédait était FAUX ! Les universités « ne doivent pas rester au milieu du gué » martèle le chef suprême, annonçant triomphalement : L’ACTE 2 DE L’AUTONOMIE DE L’UNIVERSITE.
L’autonomie est aux universités ce que le libéralisme et sa « libre concurrence » sont à l’économie, une erreur sémantique, sans nul doute, quand cette autonomie est assortie d’un rôle « accru » de l’autorité du ministère de tutelle, relais soumis et dévoué à l’autorité d’un homme qui se veut Jupiter, tout en souhaitant rester le maître d’une décentralisation (cf. les attendus de la réunion du 7 décembre 2023).
Comme l’an II se précipita vers l’Empire, l’acte 1 annonçait ce que nous n’avons eu de cesse de répéter, dans un silence syndical assourdissant face à nos représentants PSC (Pour un Syndicalisme de Combat issu des courants Emancipation, puis PSL dans les instances) : LA DISPARITION DE L’UNIVERSITE PUBLIQUE ET GRATUIT’E.
L’attaque frontale du président de la République contre l’Université, l’enseignement supérieur et la recherche (le 7 décembre 2023) contre le fonctionnement, les statuts, les personnels, leurs financements, est un affront cinglant adressé au monde universitaire et de la recherche.
La conférence de presse du Snesup/FSU, en date du 8 décembre 2023, a repris après les alertes longuement répétées, pendant quinze ans par nos courants de pensée (Emancipation, PSL, PSC) la dénonciation des attaques systémiques, celles de l’arrogance, de la perfidie, du cynisme et du mépris, d’autorités tutélaires qui contournent la loi en feignant d’ignorer l’existence du Code général de l’Education et celui de la Fonction publique.
Jamais, depuis le ministère d’Alice Saunier-Séité (1981), le monde universitaire et de la recherche n’avait subi une tel affront piétinant les institutions publiques et les libertés académiques.
Lors de sa conférence de presse, le Snesup omet de stipuler le long cheminement des réformes scélérates et idéologiques que l’université a subi. Dénoncée dans nos instances de congrès : CAN, BN, CDFN et ses différentes commissions, la politique syndicale s’étant toujours arrogée le droit à l’accompagnement dans la facilité politique… ne surprend pas dans ses réaction épidermiques lors de sa conférence de presse du 8 décembre.
De cet état, les comportements anti-syndicaux se retrouvent dans une logique de plagiat. A toutes fins utiles, notre courant de pensée PSC souhaite un changement radical dans l’orientation actuelle du syndicat .
PSC ACCUSE !
– La politique de gribouille et irresponsable de notre syndicat au cours de ces 15 dernières années (2007-2023).
– Son incurie crasse à s’opposer, barrer, prévoir radicalement et acter un rapport de force intransigeant et efficace.
– Le refus et le galvaudage des infos, celles des menaces qui lui ont été réitérées.
– Ne pas avoir su initier la moindre action syndicale d’envergure en réponse aux réformes et diktats institutionnels imposés sans concertation.
PSC EXIGE EN CONSEQUENCE :
– La réunion d’Etats Généraux de notre syndicat
– La constitution d’un Comité de Salut Public universitaire sur la base paritaire de deux représentants par tendance.
B., G.