Contribution de deux camarades (3 octobre 2024)

Jamais la fédération, depuis qu’elle est devenue FSU, n’a eu à affronter une telle situation politique : discuter avec un gouvernement illégitime issu d’un coup de force réalisé par le président de la république lui- même, dans une acceptation populaire majoritaire, alors que l’extrême-droite s’installe en France et aux quatre coins de l’Europe.

De tendance en tendance, étalées sur plusieurs décennies jusqu’à l’aboutissement à PSC, nous avons sans cesse combattu devant nos camarades à la Fédération, à l’intérieur du syndicat SNEsup, mais aussi à l’intérieur même de nos courants de pensée la déplorable tendance à se faire gérer par des gourous imposants une pensée unique politiquement correcte, leur permettant de se faire réélire, de congrès en congrès.

En effet, à l’aide d’une démocratie dite participative, de compromis en compromis, de grèves improductives en grèves improductives, notre syndicat n’a jamais réussi à empêcher les lois scélérates, déshabillant peu à peu le monde universitaire, en commençant par la loi LRU, le livrant à la rentabilité du monde capitaliste.

Restés sur la route, nombreux sont les enseignants, les enseignants-chercheurs et leurs laboratoires, les étudiants et le système de recrutement (ParcourSup) à avoir, par dépit et découragement, abandonné ou ignoré les syndicats pour se refugier dans les arcanes du capitalisme imposé : concurrence et excellence, au mépris du contexte politique. Rappelons que le domaine syndical est étroitement lié au domaine politique et que pour l’avoir oublié, le monde éducatif, comme celui du médical, se trouve aujourd’hui, dans une situation inédite d’auxiliariat à outrance et de réutilisation des enseignants retraités !

C’est donc dans un contexte éminemment réactionnaire de droite renforcée, de gauche tétanisée, de gouvernances internationales livrées aux lobbys de la rentabilité et aux caprices de milliardaires, de guerres génocidaires, de mensonges médiatiques et de diffamations politiques, que le syndicalisme s’inscrit, balloté entre le désir de plaire et celui de défendre au sein d’une nouvelle société qui se cherche, les acquis d’hier. Cette défense se heurte à un système extrêmement violent que ni les compromissions, ni les grèves sporadiques, ni les manifestations-kermesses n’arriveront à plier. Seul un syndicalisme de combat comme celui que propose la tendance PSC au SNEsup, qui refuse les compromissions, qui dénonce l’imposition d’un gouvernement illégitime et refuse de dialoguer avec lui, qui se prononce pour une grève générale illimitée, peut imposer un recul de la politique réactionnaire d’un gouvernement imposé et barrer la route au fascisme.

G. et B.