Pour la direction du SNESup-FSU, la « parole » de l’Etat doit être respectée, la LPR appliquée
Aucune discussion sur la situation politique n’a eu lieu lors du débat général de cette commission administrative. La nécessité pour les syndicats d’organiser l’affrontement avec le gouvernement Macron-Lecornu était simplement hors de propos. Seuls les représentants de PSC ont défendu une perspective de combat pour le retrait des projets de budget, pour que les travailleurs puissent affronter le gouvernement : la manifestation centrale à l’Assemblée nationale pour interdire l’adoption des projets.
Alors que le projet de loi de finances discutent d’un budget dans l’ESR toujours plus orienté vers la privatisation et jamais vers les besoins des travailleurs et des étudiants, la seule question posée par tous les intervenants (hors PSC) étaient l’action dans les conseils de cogestion. Aucun conseil de cogestion n’appliquera autre chose que les COMP 100, la transformation en université-entreprise (EPE, Grand établissement…) ou l’austérité.
L’appel de la CA, titré « Monsieur le ministre, respectez l’Université et la parole de l’État ! », n’a fait que traduire la soumission des bureaucrates a leur propre impérialisme. Selon ces derniers, dès le premier paragraphe, la « Parole » du Saint État n’a pas été respectée car « la marche de la loi de programmation de la recherche pourrait ne pas être respectée ». « Monsieur le Ministre, appliquez la LPR ! », voilà ce que dit en substance la direction du SNESup-FSU. Les travailleurs ont été renvoyés à la journée d’action CGT-FSU-Solidaires du 2 décembre, sensée faire pression sur le gouvernement.
Les bureaucrates votent officiellement contre la démocratie dans le syndicat
Les tendances AGIR-PSL et PSC ont présenté une motion qui défend l’essentiel de la démocratie dans une instance syndicale.
La commission administrative du SNESup-FSU décide :
- Tout membre de la CA, toute section, toute tendance peut présenter à la CA une orientation, notamment par la voie de projet de motions.
- Le débat doit systématiquement avoir lieu sur les textes proposés et les projets doivent être soumis au vote.
- L’ensemble des projets soumis à la CA doit être mis, grâce au site, à disposition de tous les syndiqués.
- Toute candidature à une responsabilité dans le syndicat doit être soumise au vote de l’instance compétente à attribuer le mandat.
- L’ordre du jour de la CA est proposé par le BN. Il est discuté en début de séance, peut être amendé et il est soumis au vote. (22 contre, 8 pour, 8 abstentions, 1 NPPV)
La tendance Action syndicale a voté contre. Selon l’ex secrétaire générale Anne Roger, cheffe de la tendance, cette motion est inadmissible. Toute discussion et proposition doit se faire dans le cadre de l’appel de la CA. Aucune tendance, aucun camarade ne peut donc avoir une orientation contraire à celle décidée en amont par les chefs. Selon le dirigeant qui a parlé au nom de la tendance Ecole émancipée, les motions peuvent être discutées et votées… sauf si elles émanent de tendances « qui veulent exister ». Le résultat est le même. Action syndicale et Ecole émancipée qui codirigent le syndicat ne veulent aucune expression qui mettrait en cause leur ligne, qui intègre de plus en plus le syndicat à l’Etat. Ecole Emancipée se divisera en deux entre ceux convaincus par la démocratie syndicale et ceux convaincus par l’argumentation du chef.
PSC a donc été interdite de présenter ses motions contre la répression, pour l’arrêt du génocide en Palestine en arrêtant la fabrication et la livraison d’armes vers Israël et pour affronter le gouvernement Macron-Lecornu.
Le secrétaire général De Lescure a indiqué que le « débat » était clos et qu’aucune motion ne sera jamais présentée. Pour PSC, le résultat n’est en aucun surprenant et confirme l’interdiction de la démocratie dans la CA, dans les congrès et dans les sections. Dans toutes les sections syndicales, nous appelons à reprendre la motion et à ce que la base impose la démocratie dans le syndicat.
Indépendance des syndicats vis-à-vis de l’Etat capitaliste ! Démocratie dans le syndicat !
La direction du SNESup-FSU comme celles des autres syndicats est un appareil bureaucratique dont les intérêts sont directement liés à ceux de l’Etat. En 2023, ils ont empêché l’affrontement contre le gouvernement Macron-Borne en refusant d’appeler à la grève générale. Ils transforment les syndicats en appendice de l’Etat qui participent à tous les organismes de cogestion, ils élaborent et discutent des projets d’attaques contre les travailleurs avec le patronat et les gouvernements successifs. Aux yeux des bureaucrates, il faut convaincre les ministres à aller dans le sens des travailleurs et pas celui des trusts.
Nous, on veut des actes. Il faut que le ministre du travail s’affirme face à Matignon. (Sophie Binet, 6 novembre)
La neutralité de l’Etat et de ses gouvernements vis-à-vis de classe bourgeoise est une vaste fumisterie visant à désarmer les travailleurs. Les partis réformistes (PS, PCF) avec le bonaparte Mélenchon de LFI qui ont été au gouvernement, tous ont défendu les intérêts du capital.
Les syndicats doivent être des organisations de lutte des exploités contre les patrons et l’Etat bourgeois ! Ils doivent donc être démocratiques !
Voilà ce pourquoi Pour un syndicalisme de combat combat et cherche à se construire parmi les travailleurs syndiqués comme non syndiqués.
